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Avec le public

Marie-Claude

En tant que coach formée en neurosciences appliquées, je comprends à quel point les situations stressantes peuvent être dommageables si elles ne sont pas correctement gérées. En tant qu’être humain, je sais ce qu’est le stress. Pour moi, mon plus grand stress était dû à la peur de parler en public. Il me suffisait de penser que j’allais parler en public et la peur surgissait, et si je m’efforçais à dépasser ça, je sentais la peur tout au long de ma présentation et même après, lorsque j’avais terminé.

Ça me faisait perdre le contrôle et me poussait à me taire. Mes mains tremblaient, je ne pouvais pas poser ma voix correctement, j’étais terrorisée par les trous de mémoire. Ça me rendait folle de constater que je n’arrivais pas à faire passer mon message valablement. Je doutais même de mon expertise sur les sujets que je présentais. J’ai souvent refusé des opportunités à cause de cette difficulté. J’ai essayé tellement de choses pour la résoudre – le théâtre, le chant, l’identification des peurs sous-jacentes et leur confrontation avec diverses techniques de coaching ainsi que différentes thérapies. Naturellement, il y a eu des améliorations, mais la peur n’a jamais disparu.

En septembre 2018, je devais animer une conférence devant 100 personnes. Le développement de ma nouvelle activité en dépendait. J’étais déterminée à aller de l’avant, à être au top, mais comme j’avais déjà essayé de faire beaucoup de choses pour combattre la peur et le stress sans grand succès, je me sentais impuissante. J’étais sur le point de faire une conférence devant une centaine de personnes et mes ambitions dépendaient de ma prestation.

Par chance, il s’avère qu’à ce moment-là, je coachais une cadre supérieure qui m’a avoué avoir résolu cette même problématique une fois pour toutes. Elle aussi avait essayé de nombreuses techniques pour en finir avec cette peur. Elle m’a parlé de la régulation émotionnelle Tipi et de la transformation que ça lui avait apportée. J’ai contacté la personne qui l’avait aidée, et qui, dans mon esprit, lui avait sauvé la vie !

Je ne m’attendais pas à ce que la séance se déroule comme ça. J’ai expliqué que dans 2 semaines, je devais parler devant 100 personnes et je voulais me donner les moyens d’avoir justement tous mes moyens. La personne qui m’accompagnait m’a demandé de trouver une situation spécifique pendant laquelle j’avais vécu cette difficulté. Il m’a été difficile d’en trouver une parce que j’avais l’impression de l’avoir tout le temps. De plus, je ne voulais pas me focaliser sur le passé, je voulais me préparer pour le prochain événement. J’ai commencé à me demander si j’avais fait le bon choix en venant la voir.

La thérapeute ne m’a donné aucune explication et m’a simplement demandé de suivre les instructions afin que je puisse réguler cette émotion. J’ai choisi la situation la plus récente, j’ai expliqué ce qui s’était passé et, en racontant l’histoire, j’ai trouvé l’instant où la peur était à son paroxysme. Je monte sur scène, le présentateur me donne le micro et c’est là que mon émotion est au plus fort.  Elle me demande de fermer les yeux et d’énoncer les sensations physiques que je ressens ici et maintenant dans mon corps. J’ai ouvert les yeux.  Mais pourquoi ici et maintenant puisque vous m’avez demandé de donner une situation du passé ? Eh bien oui, les sensations que nous recherchons sont celles qui sont présentes en nous aujourd’hui. C’est le point de départ de la régulation émotionnelle Tipi « en différé ».

 

Le film se déroule dans mon esprit – ça ne va pas marcher. Je suis venu chercher de l’aide pour une situation future, elle me fait travailler sur quelque chose du passé et maintenant elle me dit que nous devons travailler sur ce qui est présent ici et maintenant. Mais comme je suis ici, je fais avec. Je recommence à décrire la situation, je prends le moment où l’émotion est la plus forte, je ferme les yeux et je ressens les sensations dans mon corps. Je la laisse me guider tout au long du processus de régulation et mes sensations se calment. On répète la même chose, je décris la situation sauf que cette fois je me sens détachée de l’histoire et je ne ressens rien dans mon corps. La régulation est terminée.

Je lui demande : « Vous êtes sûre ? »

Elle me répond : « Oui, absolument, c’est fini. Envoyez-moi un message après votre conférence vous me raconterez comment ça s’est passé ! » 

Le jour de la conférence arrive. Je me rends dans la salle 10 minutes avant le début pour installer le matériel et vérifier que tout fonctionne bien. J’ai un peu d’appréhension, mais c’est vraiment léger par rapport à d’habitude. Je ferme les yeux et je laisse les sensations physiques évoluer dans mon corps. La conférence commence, je ne ressens rien de particulier. Je me sens bien. Ma voix est bien posée et porte bien. Toute la présentation se déroule exactement comme je l’avais rêvé. À la fin, tout le monde applaudit. Ça a marché ! Ça a marché !

Depuis, j’ai fait une cinquantaine de conférences, et je me régale toujours plus à les faire. Quel changement, non ?!

J’ai compris la puissance de la régulation émotionnelle Tipi et l’ampleur de l’impact qu’elle peut avoir. Alors, j’ai décidé de m’inscrire à la formation professionnelle et j’ai été certifiée en 2019. Aujourd’hui, j’ai intégré la régulation émotionnelle dans ma pratique du coaching, mais aussi dans ma vie de tous les jours, et avec mes amis et ma famille. Dès que ça ne va pas, je demande immédiatement « Qu’est-ce-qui se passe dans ton corps ? »

Je suis actuellement inscrite pour me certifier en régulation émotionnelle appliquée aux troubles psychosomatiques et comportementaux et j’offre des consultations bénévoles pour rendre ce processus accessible au plus grand nombre. Quand on me pose des questions à ce sujet, je donne toujours la même réponse : Je ne vais pas en vous en parler, essayez simplement et vous serez alors la meilleure personne pour en parler car vous pourrez vous référer à ce que cela vous a permis de surmonter.