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Un poids en moins

Margot

J’ai toujours été très proche de ma grande soeur. Parfois, elle est comme une deuxième mère pour moi. Mes parents sont divorcés, et je pense que c’est ce qui fait que ma sœur aînée se comporte parfois comme une mère avec moi. Je suis aussi très proche de ma mère parce que je vis avec elle depuis le divorce et des liens solides se sont tissés entre ma mère, ma sœur et moi. Depuis 5 ans, j’essaie aussi de créer ce genre de lien avec mon père, même si ce n’est pas facile de lui parler de tout.

Il y a trois ans, ma soeur a été diagnostiquée avec un cancer de la peau assez rare, qui a débuté dans l’ongle de son pied gauche.  Elle a été amputée d’un demi-orteil et les ganglions lymphatiques de sa jambe gauche ont été également enlevés. Après l’opération, elle recevait des soins infirmiers à domicile tous les soirs car elle ne pouvait pas marcher. J’ai dû m’occuper d’elle en même temps que de ma scolarité, comme je suivais une formation professionnelle supérieure. Je faisais donc tout ce qui était nécessaire pour m’occuper d’elle, faire les courses, faire le ménage de la maison, l’aider à sortir de sa chambre et à descendre les escaliers. Je revenais à l’heure du déjeuner, pour que ma mère n’ait pas à le faire.

Quand elle a pu marcher de nouveau avec des béquilles, je l’emmenais au travail, chez le médecin, je la ramenais chez elle, je l’emmenais faire ses courses. Lorsqu’elle était à l’hôpital pour son opération, je lui rendais visite midi et soir pour qu’elle ne se sente pas seule, car je savais qu’elle n’aimait pas beaucoup les hôpitaux.

Pendant plusieurs mois, j’ai donc assumé le rôle de grande sœur, en la tenant aussi occupée que possible et en m’assurant que tout se passait bien pour elle. J’assumais mes cours et mon travail, mais je m’assurais toujours de rester disponible en cas d’urgence.

Elle allait beaucoup mieux, mais devait faire suivis réguliers pour s’assurer que le cancer soit toujours en rémission. Un jour, je l’ai accompagnée pour un suivi et, après toute une batterie de tests, nous avons appris que le cancer était revenu mais cette fois-ci, dans son autre jambe. Le monde s’écroulait autour de nous à nouveau… Ni elle, ni moi n’avions la force de passer à nouveau par toutes ces difficultés. Il fallait qu’on ait un second avis et … il s’est avéré qu’il y avait une erreur dans l’analyse des tests. La nouvelle était bien évidemment un immense soulagement, mais à ce moment-là, j’ai aussi compris aussi que tout ce qui m’entoure m’affecte, et génère l’aggravation de mes propres problèmes.

Un de mes problèmes, c’est mon combat avec mon poids. Depuis que je suis enfant, je prends facilement du poids et il m’est très difficile de le perdre. Mon médecin, comme je continuais à prendre du poids, m’a proposé de prendre rendez-vous avec un spécialiste. C’est alors que ma sœur m’a parlé de Delphine et de ses méthodes « magiques » pour comprendre d’où venait la prise de poids.

Je n’avais rien à perdre, alors j’ai pris rendez-vous avec Delphine et j’ai demandé à mon père de m’accompagner car je ne voulais pas y aller seule. Nous sommes arrivés 15 minutes en avance, j’étais très stressée parce que je ne savais pas ce qui allait se passer. J’ai rencontré Delphine, nous avons fait le point sur les kilos que je voulais perdre, elle m’a expliqué ses méthodes de travail et m’a dit que je pouvais toujours voir un spécialiste à tout moment. Je me suis sentie rassurée, mais pas complètement. Puis, le moment que je redoutais le plus est arrivé : il fallait que je lui donne « l’histoire » de ma vie. Je l’ai fait et j’ai essayé d’être le plus clair possible et de ne pas m’embrouiller. Puis le moment est arrivé où j’ai dû parler du cancer de ma sœur et je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer, c’était encore si douloureux pour moi !

Delphine m’a demandé de quelle problématique émotionnelle je voulais me libérer en premier. Je lui ai répondu immédiatement : « le cancer de ma sœur », alors elle m’a proposé de le faire par une régulation émotionnelle Tipi. Sceptique, j’ai accepté. Elle m’a demandé de décrire le moment où j’ai ressenti les émotions les plus fortes, alors je lui ai expliqué que c’était lorsque nous avons appris la récurrence du cancer ; je me suis remise à pleurer et elle m’a demandé de fermer les yeux et de décrire tout ce qui se passait dans mon propre corps. J’ai pris le temps de faire une exploration interne et j’ai réalisé que j’étais tendue, que j’avais un nœud à l’estomac et la gorge serrée. Delphine m’a ensuite demandé de laisser ces sensations évoluer, ce que j’ai fait. Puis nous avons recommencé l’exercice et là, miraculeusement, je n’ai plus rien ressenti ; pas même l’envie de pleurer ! J’avais l’impression d’être libérée d’un poids énorme !

Quand je suis sortie de la salle, je me suis senti bizarre, vide. Mon père m’attendait dehors, alors je lui ai raconté mon expérience de régulation émotionnelle, comment j’ai senti ce poids quitter mon corps et comment je me suis sentie drôle et légère à la fois.

Depuis ce premier rendez-vous avec la régulation émotionnelle, je ne vis plus le cancer de ma sœur comme si c’était le mien, je n’ai plus peur que le cancer revienne un jour. J’ai pris ma place de petite sœur et je ne me sens plus aussi responsable de ma soeur qu’avant. J’essaie de penser davantage à ma vie et de ne plus projeter la vie de ma sœur sur la mienne. Je me sens plus en paix et je profite beaucoup plus du temps que je passe avec elle.

J’ai abordé d’autres sujets avec Delphine et depuis le début de mon suivi, je me sens mieux dans mon corps – j’ai appris à manger quand mon corps me signale la faim, j’ai pris conscience de la distinction entre la faim réelle et l’anxiété. J’ai perdu naturellement plusieurs centimètres de tour de taille. Je ne remercierai jamais assez Delphine et ses tours de magie avec la régulation émotionnelle Tipi pour tout ce que cela m’a permis de libérer et pour la confiance retrouvée.